Blackjack

Black Jack ! Un As (valorisé à 11 points) et une figure (10 points) qui donnent 21 points

Le Blackjack (valet noir en anglais) est un jeu de cartes très populaire dans les casinos.

Sommaire

  1. Origine
  2. Règles
  3. Matériel
  4. Stratégies
    1. Stratégie de base
    2. Le comptage des cartes
      1. Système Hi-Low
  5. Joueurs célèbres
  6. Documentaire
  7. Film

Origine

Les origines de ce jeu viendraient du jeu de cartes français le « vingt-et-un » appelé « La Ferme française ». Il serait joué depuis le XVIIe siècle.

Règles

La partie oppose tous les joueurs contre la banque. Le but est d’approcher ou de faire 21 sans les dépasser. Dès qu’un joueur dépasse 21, on dit qu’il « saute » ou qu’il « crève » et il perd sa mise initiale. La valeur des cartes est établie comme suit :

  • de 2 à 10 → valeur nominale de la carte
  • chaque figure → 10 points
  • l’As → 1 ou 11 (au choix)

Un Blackjack est composé d’un As et d’une « buche » (carte ayant pour valeur 10, donc 10, J, Q ou K). Cependant, si le joueur atteint le point 21 en 3 cartes ou plus on compte le point 21 et non pas Blackjack.

Au début de la partie le croupier distribue une carte face visible à chaque joueur et tire une carte face visible également pour lui. Il tire ensuite pour chacun une seconde carte face visible et tire une seconde carte face cachée pour lui au Blackjack américain. En France, le croupier tire sa seconde carte après le tour de jeu des joueurs.

Puis il demande au premier joueur de la table (joueur situé à sa gauche) l’option qu’il désire choisir. Si le joueur veut une carte, il doit l’annoncer en disant « Carte ! ». Le joueur peut demander autant de cartes qu’il le souhaite pour approcher la valeur sans la dépasser. Si après le tirage d’une carte, il a dépassé 21, il perd sa mise et le croupier passe au joueur suivant. S’il décide de s’arrêter, en disant « Je reste », le croupier passe également au joueur suivant.

Le croupier répète cette opération jusqu’à ce que tous les joueurs soient servis.

Ensuite, il joue pour lui selon une règle simple et codifiée : « La banque tire à 16, reste à 17 ». Ainsi, le croupier tire des cartes jusqu’à atteindre un point compris entre 17 et 21. S’il fait plus de 21, tous les joueurs restants gagnent mais s’il fait son point, seuls gagnent ceux ayant un point supérieur au sien (sans avoir sauté). Dans cette situation, le joueur remporte l’équivalent de sa mise. En cas d’égalité le joueur garde sa mise mais n’empoche rien en plus.

Après la distribution des premières cartes, le joueur peut s’il le désire utiliser une seule des trois possibilités suivantes.

  • L’assurance. Si la première carte du croupier est un As, un joueur a la possibilité de s’assurer contre son Blackjack. Pour cela, le joueur paye la moitié de sa mise initiale. Si le croupier fait Blackjack, le joueur perd sa mise mais se voit payer l’assurance (donc bénéfice 0, perte 0). Si le croupier ne fait pas Blackjack deux situations sont possibles : premièrement, le joueur gagne. Il perd son assurance mais empoche l’équivalent de sa mise initiale (bénéfice net : 1/2 de la mise initiale). Deuxièmement, le joueur perd. Il perd alors l’assurance ainsi que sa mise (perte : 1,5 fois la mise initiale). Il peut bien sûr TIRER après avoir pris l’assurance.
  • Le split. Lorsqu’un joueur obtient deux cartes de mêmes valeur, il lui est possible de séparer ces deux cartes afin de jouer avec deux jeux. Pour cela, il doit ajouter la même mise que celle qu’il a joué au départ. Une fois les jeux séparés, le joueur joue chaque main de la même façon qu’une main simple. S’il gagne sur les deux jeux, il aura fait d’une pierre deux coups (deux gains en un coup). Si le joueur perd sur un jeu, il ne gagne pas mais ne perd rien. Enfin, s’il perd sur les deux jeux, il aura perdu deux fois en un coup. Si suite à une séparation, le joueur obtient une troisième carte de même valeur (sur le premier ou deuxième tableau) il peut à nouveau les séparer et ainsi jouer sur 3 tableaux. Dans les casinos français, il n’est pas possible de jouer sur plus de trois tableaux.

Une règle particulière concerne la séparation de deux as : en séparant deux as, le joueur ne peut plus recevoir que une carte pour chacun des tableaux.

  • Doubler. Après avoir reçu deux cartes, le joueur peut choisir de doubler sa mise à la seule condition de ne recevoir qu’une carte après cela. Exemple : après la donne, j’ai 11 (8 et 3). Le croupier a une carte faible, 6 par exemple. Je choisis alors de doubler ma mise. L’espoir est de recevoir une bûche pour obtenir le point 21 alors que le croupier a peu de chances de faire de même.

Au Blackjack américain, le joueur double face cachée (doubling down), c’est-à-dire que la carte qu’il reçoit après avoir doublé lui est distribuée face cachée. Il ne la voit qu’une fois le jeu du croupier terminé.

En France, jusqu’en 2007, il n’était possible de doubler que si le score des deux premières cartes était 9, 10 ou 11. Cette règle a été abolie, et il est désormais possible de doubler avec n’importe quel score au blackjack joué dans les casinos français.

Matériel

À sa création, le Blackjack se jouait avec un jeu de 52 cartes. Cependant, ce jeu unique représentait une faille vis-à-vis de l’avantage du casino. En effet, un mathématicien du nom d’Edward Oakley Thorp a su démontrer un moyen permettant de gagner au Blackjack en comptant les cartes. Les casinos ont tellement été affectés par sa trouvaille qu’ils ont décidé d’augmenter le nombre de jeux de cartes contenus dans le sabot. En France, ce nombre s’élève à 6 (soit 312 cartes), 4 au Royaume-Uni (208 cartes) et de 1 à 8 aux États-Unis (soit 416 cartes).

La table de Blackjack comporte différents éléments :

  • La banque. Positionnée juste devant le croupier, elle est minutieusement fermée, puis comptée par le croupier sous le regard autoritaire du chef de salle. La banque contient les jetons destinés au paiement des joueurs.
  • Le sabot : une boite en plastique (souvent noire) dans laquelle est introduit l’ensemble des cartes, et qui permet au croupier une distribution rapide et fluide.
  • Le rack de défausse. Ce rack est conçu pour accueillir les cartes jouées au fil de jeu.
  • La fente à pourboires.
  • Enfin, la table de Blackjack est marquée de 7 cases appelées spots, dans lesquelles les joueurs placent leurs mises. Le croupier distribue les cartes devant les cases respectives à chaque joueur.

Dans la rubrique matériel, on pourrait aussi mentionner les Continuous Shuffling Machines (CSM), qu’on pourrait traduire en français par Machine de Mélange en Continu. Lorsqu’elles sont utilisées, ces machines remplacent le sabot classique, et dénaturent le Black Jack, qui est à la base un jeu sans remise (les cartes jouées ne sont pas remises en jeu avant la fin du sabot). Ces machines suscitent la suspicion et le mécontentement des passionnés du jeu, assimilant l’utilisation de l’objet à une arnaque. Les principaux reproches sont :

  • L’opacité de la machine.
  • L’utilisation d’un lecteur optique. C’est une sorte de scanner qui analyse la carte pour la reconnaître. Pourquoi un mélangeur de cartes a besoin de savoir quelles sont les cartes pour les mélanger ?
  • La dévalorisation du rôle du croupier qui ne se charge plus du mélange.
  • La dégradation de l’ambiance de table, qui par l’absence de temps mort dus aux mélanges, s’apparente de plus en plus à une machine à sous, plutôt qu’à un espace convivial.

Stratégies

Stratégie de base

Le Blackjack, contrairement à d’autres jeux, dépend également du choix du joueur, qui peut réduire l’avantage du casino, en jouant avec la stratégie de base. Cette stratégie détermine quand tirer une carte, et quand s’arrêter. Elle détermine également lorsqu’il est préférable de doubler la mise ou de séparer deux cartes égales.

Cette stratégie se base sur une comparaison entre les cartes du joueur et la carte visible du croupier. Il existe toutefois des variations dans cette stratégie de base, dépendant des règles utilisées par la maison et du nombre de jeux de cartes utilisés. Elle est néanmoins appliquée avec les règles communes dans la plupart des casinos américains contenant 6 à 8 jeux de cartes, comme à Las Vegas.

Votre main Carte visible du croupier
2 3 4 5 6 7 8 9 10 A
Hard totals
17-20 S S S S S S S S S S
13-16 S S S S S T T T T T
12 T T S S S T T T T T
11 D D D D D D D D D D
10 D D D D D D D D T T
9 T D D D D T T T T T
5-8 T T T T T T T T T T
Soft totals
2 3 4 5 6 7 8 9 10 A
A,9 S S S S S S S S S S
A,8 S S S S D S S S S S
A,7 D D D D D S S T T T
A,6 T D D D D T T T T T
A,4 A,5 T T D D D T T T T T
A,2 A,3 T T T D D T T T T T
Paires
2 3 4 5 6 7 8 9 10 A
A,A SP SP SP SP SP SP SP SP SP SP
10,10 S S S S S S S S S S
9,9 SP SP SP SP SP S SP SP S S
8,8 SP SP SP SP SP SP SP SP SP SP
7,7 SP SP SP SP SP SP T T T T
6,6 SP SP SP SP SP T T T T T
5,5 D D D D D D D D T T
4,4 T T T SP SP T T T T T
2,2 3,3 SP SP SP SP SP SP T T T T

Légende :

S = S’arrêter
T = Tirer
D = Doubler
SP = Séparer

Les tableaux ci-dessus ne sont pas rigoureusement exacts pour jouer au Blackjack en Europe :

  • Ils sont extrapolés d’après une stratégie de jeu américaine où est utilisée une holecard (le croupier se sert une carte face cachée en plus de sa seule carte visible). Cette règle n’est pas utilisée en Europe, et cela change quelques paramètres de décisions.
  • Une autre différence notable est que le croupier reste généralement à 17 soft (As + 6) en France, mais ces règles ne sont pas appliquées partout.
  • D’autres différences concernent également le nombre de splits, la possible de doubler avec split et le nombre de points requis pour pouvoir doubler sa mise (en France généralement 9, 10 et 11).

Chacune de ces règles a pour effet de modifier sensiblement la stratégie de tirage basique (par exemple, on ne double pas à 11 contre As et l’on ne sépare pas 8,8 sur bûche ou As).

Des tableaux de tirage plus appropriés aux règles européennes sont disponibles sur le web. Pour les puristes l’on peut peaufiner davantage avec des générateurs de tableaux.

Le comptage des cartes

La stratégie de base fournit au joueur une orientation de ses choix vers les options comportant la plus grande probabilité de victoire. Effectivement, Baldwin a élaboré cette stratégie en simulant les résultats obtenus lors de millions de mains jouées. Ainsi il a pu baser ses recherches sur des séries statistiques et des probabilités. Cependant, pour une efficacité optimale, la technique du comptage des cartes peut s’avérer être un atout précieux.

Le comptage des cartes permet deux sortes d’opportunités :

  • le joueur peut miser plus lorsque les cartes restant dans le sabot sont à son avantage ;
  • le joueur peut utiliser l’information sur les cartes restantes pour améliorer la stratégie de base pour des mains spécifiques.

Il y a plusieurs systèmes de comptage de cartes, qui ne requièrent pas que le joueur se souvienne de chaque carte jouée. En fait, un système de points est établi pour chaque carte, et le joueur suit le décompte des points quand les cartes sont distribuées par le croupier.

Selon les règles de Blackjack appliquées par le casino, la stratégie de base réduit l’avantage de la maison à moins de 1 %. Le comptage de cartes offre au joueur un avantage de 0,5 à 1,5 % sur la maison.

Système Hi-Low

Il y a de multiples systèmes de comptage de cartes au Blackjack, mais le système Hi-Low proposé par Edward O. Thorp en 1963, et redéfini plus tard par Julian Braun et Stanford Wong, reste l’un des plus simples. Cette méthode consiste à compter les points. Le principe est celui-ci : on attribue une valeur (1, 0 ou -1) à chaque carte distribuée aux joueurs et au donneur.

Après un mélange des cartes, le comptage commence à zéro. Les As et cartes équivalant à 10 comptent pour -1. Les cartes 7, 8, 9 comptent chacune pour 0. Les cartes 2, 3, 4, 5 et 6 comptent chacune pour +1.

Exemple
  • Le donneur distribue la séquence suivante de cartes : 5, 7, As, 6, 3, 8, Valet.
  • À chaque carte qui sort, le comptage est ajusté ainsi : +1 pour le 5, 0 pour le 7, -1 pour l’As, +1 pour le 6, +1 pour le 3, 0 pour le 8, -1 pour le Valet.
  • Soit un comptage en cours de : +1 + 0 – 1 + 1 + 1 + 0 – 1 = +1
  • Le comptage final, après la séquence ci-dessus est donc de +1.

Le système Hi-Low est un exemple de comptage de cartes équilibré. Il y a autant de +1 que de -1 dans le jeu, donc un comptage des 52 cartes donne 0 à la fin.

Lorsque les cartes sont distribuées, le joueur continue de compter mentalement les cartes qui sont jouées et détermine ainsi s’il doit miser ou non :

  • Plus le total est élevé, c’est-à-dire si le taux de cartes à distribuer (10 points et As) est élevé, plus la partie tourne à l’avantage du joueur et il doit augmenter sa mise.
  • Si le total tourne autour de 0, le sabot est neutre et ni le joueur ni le donneur n’a clairement l’avantage sur l’autre.
  • Enfin lorsque le total est très faible, cela signifie que le joueur n’a vraiment pas l’avantage sur le donneur : les cartes à venir seront faibles. Il est alors recommandé d’effectuer des mises minimales, voire de quitter la table.

Au cours de la distribution des cartes, le comptage des cartes s’avère plus précis et le joueur peut augmenter ou diminuer sa mise en se fiant à une plus grande probabilité de gagner. Il ne faut pas oublier que le comptage n’est réservé qu’à une certaine catégorie d’individus. Cette technique requiert de nombreuses qualités telles qu’une grande aisance en calcul mental, savoir être concentré sans le montrer au croupier ni à la sécurité, un grand sens logique afin de modifier la stratégie de base et il faut également avoir le défaut d’être amoureux du jeu.

Joueurs célèbres

  • Ken Uston
  • Andy Bloch
  • Stu Ungar
  • Edward O. Thorp : mathématicien et auteur de l’ouvrage Beat the dealer. Sa technique de comptage de cartes a entrainé la modification des règles du Blackjack (carte rouge)
  • Jeff Ma : membre du MIT Blackjack Team.
  • Julian Braun : un joueur spécialiste de Blackjack.

Documentaire

  • Comment gagner des millions ? diffusé sur Arte le 31 décembre 2007

Film

  • Las Vegas 21 : film de Robert Luketic sorti en 2008 sur l’équipe de comptage de cartes du MIT.

Liens externes

Notes et références